En 1999, l’« Etat Social Actif » fait son apparition en Belgique. Sous ce paradigme, les chômeur.euse.s indemnisé.e.s sont tenu.e.s de s’activer pour trouver un travail ou se former pour en trouver un, sous peine d’être sanctionné.e.s.
Il faut attendre 1994 pour que la formation professionnelle devienne une compétence régionale. C’est pourquoi, une année plus tard, l’Assemblée de la COCOF adopte un nouveau décret qui ne vise que les demandeur.euse.s d’emploi inoccupé.e.s et les organismes d’insertion socioprofessionnelle de la Région de Bruxelles-Capitale. L’alphabétisation est une des huit actions d’insertion socioprofessionnelle.
Suite au décret de la COCOF de 1995 relatif à l’agrément des organismes d’insertion socioprofessionnelle et au subventionnement de leurs activités, certains organismes concernés se réunissent et décident de se fédérer en prenant le nom de FeBISP (Fédération bruxelloise des Organismes d’Insertion Socioprofessionnelle).
À la fin des années 1990, Lire et Ecrire Bruxelles et d’autres associations travaillant avec un public en difficulté avec l’écrit constatent d’une part, qu’une des préoccupations de ce public est de trouver un emploi, et d’autre part, que les ateliers de recherche active d’emploi (ARAE) ne sont pas adaptés aux besoins de ce public. Lire et Ecrire Bruxelles propose alors de créer un ARAE spécifique pour le public alpha afin d’offrir un service différent et complémentaire aux dispositifs d’Insertion Socioprofessionnel déjà existants (comme les Missions locales, par exemple).
Le 8 septembre 2001, lors de la journée internationale de l’alphabétisation, Lire et Ecrire Bruxelles, soutenue par le secteur de l’alphabétisation, interpelle les pouvoirs publics sur l’insuffisance de l’offre d’alphabétisation à Bruxelles. Cette campagne met en évidence le fait que l’inscription est refusée à 2.230 personnes en 2001 ce qui est dû au manque de places et pointe les obstacles au développement d’une alphabétisation de qualité.
À l’entrée du XXIème siècle, le décret Education permanente (EP) du 8 avril 1976 ne semble pas en mesure de répondre aux nouveaux défis d’une société qui reformule la question sociale et culturelle. L’idée d’élaborer un nouveau décret est donc lancée par des acteurs impliqués dans l’EP et/ou ayant une responsabilité politique en la matière.
Le 30 avril 2004, la COCOF adopte le décret relatif à la Cohésion sociale. Cette décision fusionne le Programme Intégration Cohabitation (PIC), le Programme d’Insertion sociale (IS) et le programme Été jeunes dans un seul dispositif. Ce décret vise à appuyer et mettre en place des initiatives en faveur de l’exercice de la citoyenneté active et du vivre ensemble des populations précaires dans 13 communes bruxelloises sélectionnées sur base de leurs difficultés sociales et des espaces prioritaires tels que définis par le Plan Régional de Développement (EDRLR). Chaque commune se voit allouer une dotation en fonction des indices de fragilités socioéconomiques.
En 1999, l’« Etat Social Actif » fait son apparition en Belgique. Sous ce paradigme, les chômeur.euse.s indemnisé.e.s sont tenu.e.s de s’activer pour trouver un travail ou se former pour en trouver un, sous peine d’être sanctionné.e.s.
Amorcée dès le début des années 1990, une série de politiques auront un effet positif sur l’offre d’alphabétisation, dont le Plan Bruxellois pour l’alphabétisation (2002). On passera de 3.705 apprenant.e.s en 1995 à près de 6.442 en 2004. Tout au long de ces années, le public s’est féminisé puisque deux apprenants sur trois sont des femmes.
Le secteur de l’alpha se professionnalise. En 25 ans (1990-2004), le nombre de personnes rémunérées qui travaillent dans le secteur est passé de 103 (40% de 257 travailleur.euse.s en 1990) à 283 (57% des 495 travailleur.euse.s en 2004). Deux formations supérieures vont appuyer cette transformation : en 2002, le Master en sciences de l’éducation (FOPA) de l’Université de Louvain-la-Neuve va consacrer un de ses axes à l’alphabétisation et en 2005, un Graduat Formateur en alphabétisation sera mis en place au sein de l’Institut Roger Guilbert.